La frontière entre l’art et la mode
La mode par Burberry. Si je devais définir l’allure Burberry en quelques mots: classique, distinguée, élégante. Une marque que j’aime particulièrement. Alors que la fashion week bat son plein à Paris, retour sur Milan pour comprendre comment la marque se réinvente, en puisant cette fois dans le registre artistique.
A bien y réfléchir, la frontière n’est jamais très loin entre l’art et la mode. La mode s’est toujours appuyée sur l’art, et l’art sur la mode. Il suffit de penser à Elsa Schiaparelli et Salvador Dali, dont la collaboration mutuelle a marqué non seulement l’histoire de la Mode mais aussi celle de l’Art. « Le premier moment fort unissant la mode et l’art réside dans le travail de la peintre Sonia Delaunay » analyse Jean-Michel Bertrand, consultant et professeur associé à L’Institut français de la mode et à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs. A partir des années 1920, elle a développé des harmonies de couleurs qui ont inspiré de nombreux couturiers. »
Yves Saint Laurent, quant à lui, s’est inspiré de Van Gogh, Matisse, Picasso … Andy Warhol. Les exemples sont nombreux d’ailleurs, dès les années 1980, Jean-Charles de Castelbajac invite les artistes contemporains – Robert Combas, Gérard Garouste… – à investir ses collections.
Pour moi, le créateur de mode se doit de répondre à des questions, sur le style, l’élégance, les tendances… tandis que le rôle de l’artiste est de poser des questions, de susciter des interrogations.
Collection Automne Hiver chez Burberry
Alors, pour cette nouvelle collection Automne Hiver 2017, Christopher Bailey le Directeur Artistique de Burberry s’est inspiré de l’oeuvre du sculpteur Henry Moore né en 1898. Cet artiste qui créa des sculptures monumentales, aujourd’hui reconnues dans le monde entier,insistait pour que ses sculptures soient exposées en plein air. La collection s’inspire donc de ses bronzes abstraits monumentaux, de son amour de la nature.
Et voici qu’apparaissent sur les podiums, des silhouettes vêtues de pièces asymétriques, sculpturales, voire organiques : « la collection se déclinait sur une dualité noire et blanche, les silhouettes à la structure architecturale mêlaient mailles torsadées sculpturales et chemisiers de popeline néo-victoriens, pardessus de gabardine fluide et injections d’épaisses dentelles façon macramé célébrant plus que jamais le savoir-faire de la maison britannique »
La maison Burberry s’est à nouveau réinventée. En revendiquant une certaine épure esthétique, minimaliste, en se débarrassant de toute forme d’artifices comme le travail magistral de l’artiste.
Crédits photo Burberry
Voir aussi, le résumé du défilé Marie Claire